Alors que sa disparition met en émoi le monde de la musique et des médias et que les hommages fleurissent un peu partout et placent d'emblée Amy Winehouse à la droite de Janis Joplin dans le club des 27 (le club des rock stars disparues à 27 ans), nous avons décidé de braquer notre projecteur - qui n'est en fait qu'une petite lampe torche - sur l'album qui l'a révélée en 2006, Back To Black. Si les chansons qui le composent n'ont plus de secret pour personne, il convient de rappeler que les Dap-Kings, groupe hébergé par l'excellent label soul Daptone Records, ont largement contribué à l'empreinte soul vintage indélébile que laissera cet album, dirigés de main de maître par Mark Ronson, producteur érudit de musique 60's. Bien entourée, Amy s'est distinguée par ses textes crus, empreints d'un réalisme et d'un vécu rares dans la musique pop actuelle, égrenés par une voix rauque, subtile, nasillarde et puissante. L'influence des girls groups 60's et du reggae old-school est évidente et les beats soul détonnent, l'ambiance est posée : ici, pas de poseurs, ici, on joue de la soul. Les tubes resteront, le reste des albums sans doute aussi, mais un peu moins. Tout comme les encarts glauques accumulés dans les journaux qui, focalisés sur sa vie déglinguée et certainement difficile, n'en doutons pas, ont oublié qu'avant d'être un animal de foire, Amy Winehouse était chanteuse, et même une sacrée bonne chanteuse.
Mr Orange
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