Il n'a fallu que quelques mois à Procol Harum, formé en 1967, pour sortir un premier album et écrire un morceau qui devint vite un lourd et encombrant héritage tant il éclipsa leurs futures compositions. A Whiter Shade Of Pale, ballade pop langoureuse à l'orgue omniprésent, devint vite la vitrine de ce groupe dont la trace pendant l'âge d'or des hits sixties se limitera malheureusement à ce seul morceau. Ce disque, initialement éponyme mais qui portera plus tard le titre de son morceau phare, est très surprenant puisqu'il sonne beaucoup plus rock que le hit sus-cité. Les riffs de guitares éclipsent sans mal les parties d'orgue pourtant excellentes, et la palette vocale de Gary Brooker rappelle celle d'un soulman qui se serait mis à l'heure du blues psychédélique des plus talentueux blancs-becs anglais nourris à la sauce barbecue/ San Francisco et Chicago. Vous l'aurez compris, ce premier disque de Procol Harum est très bon et le groupe mérite une écoute qui ne se limitera pas uniquement à A Whiter Shade Of Pale. Dès lors, la question mérite d'être posée: pourquoi ce groupe talentueux donne-t-il l'impression de n'avoir été qu'un feu de paille? L'explication est simple: il semblerait que les influences baroques et le désir du groupe de mêler leur forme de rock à des styles tombés en désuétude ne soit pas le meilleur cocktail pour rester en haut d'une affiche squattée à l'époque par des groupes comme Led Zeppelin, Jefferson Airplane, les Rolling Stones ou les Who.
Mr Orange
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