Après leur premier disque Free Drugs sorti en 2008 et passé relativement inaperçu, Harlem persiste en 2010 et signe l'excellent Hippies chez Matador Records, épicentre hyperactif de la musique indé américaine. Le moins que l'on puisse dire est que le trio venu d'Austin (Texas), nouvelle place forte du rock garage (on y trouve aussi les excellents Strange Boys), a bien fait d'insister puisque cet album est une mine de tubes énergiques parés de mélodies aussi naïves que géniales. Les introductifs Someday Soon et Friendly Ghost donnent le ton d'un disque qui se chante en boucle et à tue-tête et le plaisir est découplé quand on se rend compte que ces deux pépites ne sont pas des coups d'épée dans l'eau. Number One, Be my Baby, Faces, autant de titres qui confirment que le rock juvénile et innocent est souvent le meilleur, gonflé de spontanéité et de phéromone, à l'instar de ce qui a été fait dans les 60's portées par un vent libertaire et novateur. Car oui, on sent certaines influences ici, même si Harlem semble habité par la volonté de faire ce qu'il veut, de la powerpop habile et imparable aux déjantés morceaux grunge (Scare You, Stripper Sunset) en passant par les indispensables chansons mid-tempo (Gay Human Bones, Cloud Pleaser) qui rappellent en passant que les groupes de rock ont leurs moments midinette. Je garde pour la fin un avis très personnel sur le morceau Pissed, qui concentre en 2 minutes 30 à peine tout ce qu'on aime sur ce disque : l'énergie, la créativité, les mélodies, les riffs et enfin le jeu de batterie, qui tisse un canevas de rythmes exquis et ne se limite pas à battre la mesure. Harlem est un super groupe et Hippies un super album. Point final.
Mr Orange
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