Une BOF. Qui ne rêverait pas de concevoir une Bande Original de Film ? Encore plus une de Monsieur Tarantino. La question légitime que vous pourriez vous poser est de quel film nous allons chroniquer la musique ? La réponse est d'aucun ! Mais le premier album de Darkness falls, « Alive in us », pourrait être la musique d'un scénar' du génialement barré réalisateur de Kill Bill ou d'Une nuit en enfer. Cette référence n'est d'ailleurs pas innocente. Tout comme le film se construit sur une schizophrénie des genres, entre le néo-western et le film de zombie, l'album des deux danoises Josephine Philip (voix & orgue) et Ina Lindgreen (basse & guitare) tend à nous faire perdre pied et nous projeter dans des sphères éloignées. Dès les premières écoutes, une ambiance très sixties se pose. La pop est légère, lisse, comme innocente (Noise on the line ; 100 meter Mind dash) ce qui est en contradiction avec le nom du groupe qui tenterait à nous faire penser à un obscur combo de death metal ou de pop gothique pour pré-pubère larmoyant. Mais un malaise s'installe à l'écoute de quelques titres plus dark noisy (The void et ses consonances cold wave ; Night will be dawn, au fond sonore de rituel lovecraftien). Après une seconde écoute, on sent l'influence plus ou moins latente de cette noirceur. Ceci est certainement dû à la touche de Anders Trentemøller, producteur et manipulateur électronicien de son état, qui a pris plaisir à rendre moins net, moins propre, les contours de la pop de ces demoiselles (Hey !; la noisy pop sur Josephine ; le très trip hop Timeline). En projection, un film à la croisée des chemins des landes ouest-américaines d'un Morricone et des landes oubliées, dopées à l'hémoglobine, d'un Romero. Qui de mieux que Tarantino à la caméra pour donner une cohérence à l'ensemble. Le duo de Darkness falls serait un prétendant manifeste à la mise en musique de ce projet.
Mr Blue
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