Posons les bases. Le groupe dont nous allons vous parler fait partie du Panthéon de la musique. L'album que nous allons aborder est considéré par le célèbre magazine Rolling Stone, et d'après une enquête auprès des spécialistes du domaine, comme le meilleur album de tous les temps, celui dont l'importance changea radicalement la façon de produire, de conceptualiser le son, l'écriture, le graphisme d'une pochette...bref, ne croyez pas le discours ostentatoire ou présomptueux, il est ce qu'il est, une réalité. Pas besoin de présenter les quatre liverpuldiens ni leur discographie, pléthore de tubes et d'inventivité artistique. Je ne m'y risquerai pas d'ailleurs, me trouvant déjà au pied d'un autre Everest, inutile de se prendre les foudres des spécialistes ! Il est donc question des Beatles et de leur album produit en 1967, « Sgt. Pepper's Lonely Hearts club Band ». Le parti pris a été de zieuter dans l'arrière-court plutôt que sur le devant de la scène. Autrement dit attelons-nous à comprendre les processus de création plutôt qu'analyser le rendu final. Sortant d'un album studio « Revolver » peu scénique dans l'esprit, les Beatles veulent retrouver le goût du live : L'intro de «Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band » s'ouvre sur le bruissement d'une foule et se conclut par des applaudissements annonçant cette volonté ; les Beatles sont les dépositaires du premier concept-album : en voulant sortir de la beatlesmania, McCartney a eu l'idée de créer un double, un faux groupe pour un faux spectacle (écoutez "Being for the Benefit of Mr. Kite!");  les Beatles ne surfent pas sur la vague rock du moment (Who, Rolling stone, Byrds) mais plutôt sur celles des Beach Boys qu'ils considèrent comme les vrais exemples à surpasser (remarquez l'analogie sur « Good morning Good morning » avec l'album « Pet sounds » des californiens par l'utilisation de sons animaliers) ; les Beatles veulent jouer ensemble : jamais les génies de McCartney et Lennon n'ont si bien fonctionné en synergie et sans aucune guerre d'égo que sur cet album où l'un prête sa voix et ses instruments aux créations de l'autre (Getting better ; A day in the life) ; les Beatles sont perfectionnistes : jamais dans l'histoire du rock un album a été si long pour être enregistré, 700 heures soit 129 jours de studio ; les Beatles veulent réinventer la musique : L'arrangeur George Martin s'est déchainé, sessions cuivrées, sitar indien (Within You Without You), guitares, batterie, clavecin, bruits du quotidien tel un réveil, s'imbriquant et s'enchainant dans une production onirique et labyrinthique, où « A day in the life » marque le début de l'enregistrement sur huit pistes en UK ; les Beatles se libèrent : par leurs paroles débridées et optimistes (With a Little Help from My Friends), par les vapeurs psychédéliques jaillissant des couleurs et de l'imagerie abordées sur la pochette. « Sgt. Pepper's Lonely Hearts club Band » est tout simplement le concentré de tout ce qui fera la pop par la suite et dont tout amateur de l'Histoire de la musique se doit de posséder.
Mr Blue
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