Un groupe français qui bouge, fait bouger et se bouge : Skip The Use jouit déjà d'une belle réputation et d'un CV bien fourni quand sort début 2012 son album Can Be Late, leur deuxième après un disque éponyme en 2009 et l'EP Sound From The Shadow en 2011. Leur passage remarqué aux Victoires de la Musique 2012 et la performance de très bonne tenue dont ils furent auteurs ce soir là illustre bien l'énergie qu'ils sont capables d'insuffler à leur musique et par ricochet à l'auditeur. Leur son est un mélange bien dosé de disco et de funk, le tout exécuté sans chichis avec un esprit résolument tourné vers le rock et le punk par un groupe qui semble éprouver un certain plaisir à brouiller les cartes. Car on sent autant la volonté faire danser les masses assoiffées de groove et de disco en ces chaleurs printanières que la volonté de jouer une musique imposante et destructrice destinée à placer le groupe en marge de chacun de la musique pop en général et de ces courants musicaux en particulier. Les membres du groupe semblent s'être nourris à volonté des groupes métal de la dernière décennie autant que des sons distordus de DJ's hyperactifs, ce qui donne un côté assez agressif à l'ensemble, y compris à l'écoute de certains morceaux plus subtils, ouvertement funk ou disco. Le groupe semble avoir pris la mesure de l'attente que suscitait cet album puisqu'il passe haut la main le test de la première écoute et des suivantes, qui confirment un travail minutieux et inspiré.
Mr Orange
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