Je suis tombé récemment sur un épisode d'une série britannique des années 70, « Amicalement vôtre ». Si vous ne connaissez pas, d'un je vous invite à en écouter la bande-son, et de deux, je vous en propose un résumé, en l'état qu'elle relate sur son générique le destin croisé de deux nantis, sorte de gémellité dissonante de part leur chemin de vie, et dont la rencontre augura fortunes diverses et variées. La richesse qui nous concerne présentement n'est ni sonnante ni trébuchante mais musicale et territoriale. Musicale car il sera question d'un album de Sam Bean, tête pensante d'Iron and Wine et territoriale car le chanteur de "Kiss each other clean" est l'un des folkeux les plus talentueux de la scène nord américaine. Quel est le lien avec la série susnommée ? Il est intéressant de suivre la carrière de Bean qui se calque sur celle d'un de ses contemporains, que nous avons chroniqué par ailleurs, en la personne de Sufjan Stevens. Ces deux artistes, nés au milieu des années 70, sont des géniaux touche-à-tout musicaux, prêts à toutes les expérimentations et curiosités sonores pour étendre les frontières de leur genre musical. Ces gars sont des insatiables fureteurs se nourrissant autant de la musique que d'autres arts (visuels ou écrits), preuve en est la pochette dessinée par Bean lui-même. Cela se ressent également dans l'écriture de leurs textes, à la fois complexes dans leur intention et simples dans leur discours. Le hiatus est que Stevens, le gars de l'Illinois, sera stratosphérique dans son imagerie musicale et orchestrale, tandis que l'autre, texan, est plus ancré dans sa terre et dans les histoires idoines. Iron and Wine dépeint son univers et ses influences, par petites touches solaires, et avec une palette sonore distillant des sons classic folk (Tree by the river, Half moon) ou plus jazzy (Me and Lazarus, Big burned hand). Il lui arrive d'explorer des territoires qui lui sont plus inconnus en s'essayant à l'expérimental coloré d'afro-pop (Rabbit will run). Au final, c'est sûrement dans la candeur de ses tableaux et dans l'immensité des paysages qu'il décrit que Bean exprime au mieux son talent (Walking far from home). Entre monnaie et Monnet, Iron and wine a choisi son camp. Grand bien lui fasse.
Mr Blue
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