Certaines maximes ont la dent dure et n'ont d'évidence que la facilité de les signifier.Qu'on arrête de parler de l'album de la maturité ou alors qu'on s'abstienne de développer sur la fraicheur des premiers albums. Doit-on résolument penser que l'expérience rompt avec l'énergie exaltée des premiers temps ou que la candeur de la jeunesse exclut toute plénitude artistique ? Quel raccourci. Il est des jeunes groupes qui sentent déjà la naphtaline et certains papys qui groovent toujours aussi sévèrement. Je préfère parler plus d'évolution et d'appréciation plus fine de l'univers musical que l'on souhaite projeter. Libre à chacun de comprendre et d'aimer ces changements et aux artistes de se décentrer pour juger la faisabilité de leurs nouvelles aspirations, les organes spécialisés s'y employant de toute manière. Apprécié pour se différencier de la nouvelle scène rock de la capitale, on a découvert les quatre parisiens de « Stuck in the sound », fougueux et résolument rock sur leur premier opus (Nevermind the living dead) puis, sur un album plus sombre et introspectif, attachés à disserter sur le mal de vivre d'une certaine jeunesse (Shoegazing kids). Ils nous reviennent cette année avec Pursuit. Cet album se veut plus lumineux, osant s'offrir des instants de quiétude et avec un cachet bien marqué pour chacune des pièces qui le composent. Dans ce sens le son et les arrangements sont pluriels et quand bien même la base est un rock enlevé, des lignes plus pop soulignent l'ensemble. D'entrée de jeu, vous aurez la goutte de sueur qui coulera de votre front sur une rythmique électro-rock (Brother), vous aurez le sourire à la commissure des lèvres sur un titre digne des meilleurs groupes en « The » (Fred Mercure), La néo Brit-pop très « Foals » poindra sur le titre suivant (September), vous sentirez la larme perler quand les Stuck s'aventurent sur des terres jusqu'alors inconnues (Tender ; Silent and Sweet) avant de vous prendre un kick en pleine face sur du rock urgent (Bandruptcy ; Pursuit), votre palpitant se resserra sur un tempo plus oppressant (Purple), avant que votre âme n'erre sur une lande pixienne (Ghost). Bref ne vous attendez à rien d'autre qu'à être surpris sur l'enchainement des titres et la diversité des compos proposées. Le travail est assurément colossal. Trop ? Dans tous les cas, accepter ce parti pris vous éviterait tout sentiment de dispersion, vous laissant toute liberté de poursuivre ou non l'aventure avec ces furieux du rock.
Mr Blue
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