Certaines situations auront toujours le don à me prêter à sourire. Quand la jeunesse, excédée par la conduite d'une certaine tranche d'âge, lâche comme une sentence "les vieux, faudraient les tuer à la naissance!", maxime que d'aucun prête à Audiard, cette même fraiche et insouciante juvénilité en oublie que les anciens ont vécu mille vies, et quelques unes comparables à la leur. La réciproque est d'ailleurs curieusement de mise, les plus pessimistes diront implacablement, à savoir que beaucoup ont enterré leur jeunesse, oubli d'un pan entier de leur existence, au point de négliger que cette dernière n'est pas totalement antinomique et dépourvue de conscientisation. C'est dans un état d'esprit et non sans une certaine dose d'ironie, regardez la pochette, que les trois frangins Gorman, originaire de la région de Congleton en Angleterre, ont constitué "Kill the young". Avant de connaitre une forme de reconnaissance dans le milieu suite à la sortie en 2011 de "Thicker than Water", album rajoutant de la profondeur d'écriture et une identité mieux marquée à l'énergie brute et innocente de leur début, les Kill the young ont écumé pas mal de festivals en Europe leur permettant de peaufiner leur style et d'emmagasiner de l'expérience aux côtés des Placebo, Kaiser Chief et autres Franz Ferdinand. Expériences salutaires, l'explosivité caractéristique du groupe étant quelque peu camouflée par une immaturité artistique, cela se ressent sur leur premier album éponyme sorti en 2005. Sous les manettes de Dimtri Tikovoï (Placebo) et mixée par Floyd (New Order, Smashing Pumpkins, Depeche Mode), l'album enchaine facilement et rapidement les titres. Condensé de rythmiques dynamiques faites de montée en puissance, de guitares très en avant, souvent à réverb, d'une batterie qui mitraille épisodiquement, le tout soutenu par une voix tantôt éraillée tantôt androgyne m'étant aisément en pamoison les demoiselles en fleur, "Kill the young", version édulcorée des premiers Placebo, traite de sujets par le prisme de cette génération ou que l'on ne prête pas habituellement pas à cette dernière. Chemin faisant et tout en restant dans la même veine, ils ont cela dans leur sang, les frères Gorman ont évolué et je vous invite à les découvrir. Car, au final quelque soit l'âge, il y aura toujours des individus pour raconter et d'autres pour entendre.
Mr Blue
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