Il faut voir le bonhomme en concert pour se rendre compte du phénomène : penché sur sa batterie d'instruments, King Automatic, concentré et imperturbable, est impressionnant de maîtrise alors que son style, à la base, ne s'y prête pas forcément. I Walk my Murderous Intentions Home, sorti en 2006, est le deuxième album de ce one-man band lorrain. Un homme orchestre dont le son s'est adouci sur ce disque pour en découdre avec un style plus strictement garage punk voire même rhythm n'blues ou rockabilly, après la série de déflagrations (super) soniques et triturées que proposait le non-moins excellent premier album (Automatic Ray, 2005). Le King contemporain, adoubé par son propre patron, le Reverend Beat-Man - one-man band lui-même et boss du label qui le publie - le présente tout simplement comme le meilleur homme orchestre in the world ! Il faut dire que du premier au dernier morceau il envoie le bois : ses morceaux, faits à partir de boucles qu'il enregistre au fur et à mesure, fonctionnent à merveille et distillent un garage rock sauvage nourri de punk, de blues, de rockabilly et même de rocksteady. Les morceaux d'ouverture donnent le ton avec les vigoureux Real King et Miss Phenomenal, suivis de près par le menacant I Walk my Murderous Intentions Home, qui laisse entrevoir une autre facette de cet homme de l'ombre puisque d?autres morceaux de l'album jettent un froid : The Sinner, et Nothing Works part II, martiaux et étourdissants. Avec Here Comes The Terror, King Automatic pousse l'éclectisme jusqu'au rocksteady, don't l'album suivant, In The Blue Corner (2009) sera largement pourvu. En quinze titres l'animal revisite une large tranche du spectre rock. On trouve du blues (Coffee and Speed), des pépites garage pop (Rhapsody Angel), et même des morceaux qui ne dépareilleraient pas sur la BO d'un film de Sergio Leone (A Few Dollars Less). Emmenés par une batterie forcément minimaliste - rappelons qu'il en joue principalement avec les pieds, des riffs de guitare qui grincent et un orgue puissant, les morceaux de King Automatic frisent la perfection et il serait franchement dommage de s'en priver. Les amateurs de garage s'en délecteront, les autres sont irrécupérables. Au passage, le label Kizmiaz Records sort ces jours-ci une compilation de raretés de King Automatic. Foncez!
Mr Orange
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