Les Dead Brothers sont une fanfare, un orchestre, une pièce montée d'instruments et d'influences trop peu représentées dans le paysage musical actuel. La faute peut-être à un côté désuet et désenchanté, notamment pour ce groupe qui navigue entre sons balkaniques, musique folk, fanfares et blues, qui pourtant élabore des morceaux soignés à la force mélodique remarquable. Wunderkammer, quatrième album du groupe sorti en 2006, est un disque qui s'inscrit dans la lignée des précédents : lugubre, intense, habité par les sonorités grinçantes de cuivres et de cordes qui tissent une toile ébouriffée. La folk hybride des Dead Brothers ouvre le bal par Trust In Me, une complainte blues nocturne qui prend fin tranquillement au son des hululements d'une trompette jouée en sourdine, un morceau que le dynamique et un peu fou Old Pine Box écrase sous ses jets de trombone. La richesse de cet album réside d'une part dans la variété des influences, on note le très swing jazz Greek Swing et l'oriental Mustapha, une reprise de Bob Azzam (Chérie je t'aime, chérie je t'adore, si si, vous connaissez !!), mais aussi dans la diversité des instruments utilisés. On y trouve pêle-mêle trombone, trompette, guitare, violon, banjo ou batterie, et tous servent les desseins mélodiques et mélancoliques d'un groupe atypique. J'ai été piqué par le virus Dead Brothers, cette fanfare improbable qui joue un folk rock sombre et corrosif à la fois, et qui sait faire de sublimes morceaux bourrés de spleen et de mélancolie à l'image de I Can't Get Enough, Am I To Be The One ou encore Time Has Gone, sans aucun doute les points forts de ce disque. Emmenés par Alain Croubalian et publiés par le toujours très recommandable label suisse Voodoo Rhythm, les uniques Dead Brothers concoctent à leur sauce un son très identifiable et particulièrement addictif.
Mr Orange
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