Plagiat d'un célèbre représentant d'eau minérale, les gestes sont toujours les mêmes. La rédaction d'une chronique. D'abord l'écoute, plusieurs fois. Sans parasite. Les sens au diapason de l'oeuvre. Des notes. Mots clés. Réécouter. Et lire. Lire les autres et lire en soi. Ressentis, émotions. Technicité. Écrire. Corroborer et argumenter. Plus ou moins subjectif. Un point de vue. Une vérité. Oui mais voilà l'album du jour est OK Computer, alors le coup de l'écoute on repassera, ou alors juste pour le plaisir du geste. Poser des mots ? L'art délicat du mot juste, enclin d'une objectivité avivant l'intérêt du lecteur, si besoin est, exaltant l'intérêt pour cet album, si besoin est, est d'une affliction que je ne saurai dompter. Voir comment autrui a appréhender cet exercice ? quelques clics sur le net pour voir et comparer, et comprendre qu'à l'impossible nul n'est tenu. Pourquoi ? Car cet album est intemporel et universel à l'instar de Thriller dans les années 80 ou de Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band des années 60. Il ne possède ni règle ni définition unique, en sorte qu'il appartient à tout le monde. Hymne de toute une génération paumée dans un système qu'elle ne reconnaît plus, OK computer a su se transcender pour dépasser sa seule condition d'oeuve musicale et accéder au rang de manifeste social. Lisez Le meilleur des mondes de Aldous Huxley ou 1984 De George Orwell, regardez Bienvenue à Gattaca d'Andrew Niccol et vous comprendrez aisément que OK Computer puisse agir comme une véritable catharsis, réveillant un sentiment de conscience de soi et de liberté, d'agir et de penser, en dormance dans notre environnement consumériste et oviniforme. Un choc. Alors la décision est prise, je vais être d'une subjectivité affligeante et assumée. Rappelons juste pour situer la chose que Radiohead est un groupe de rock anglais originaire d'Abingdon. Le groupe est composé de Thom Yorke au chant, de Jonny Greenwood à la guitare, piano et clavier, de Colin Greenwood à la basse et au synthétiseur, de Ed O'Brien à la guitare et choeurs et de Phil Selway à la batterie et qu'Ok Computer est le troisième album du groupe sorti en 1997. Il est également un passage entre la sensibilité rock des deux premiers albums et les expérimentations électro des productions ultérieures. Un titre, pas le plus connu, sûrement l'un des plus représentatifs. Flitter happier, au centre de l'album, au centre du message. Longue et lente litanie, robotique et d'une froide violence, leçons de vie, manuel chimérique pour une population assujettie à la règle du « suivez, nous veillons sur notre troupeau ». Pas de solution. Un constat et donc une urgence. Un impératif contre une léthargie. Pour cela ? Les textes et la voix de Yorke. Superbe. Capable de sublimer les sentiments, éraillée et rock (Electioneering), quiète et pop (No surprises), ample et déchirante (Karma police). A côté ? Des arrangements. Ok Computer est un album Électro-rock dense, complexe, pensé. Éloquent. Rupture des harmoniques amplifiant les sensations, guitares saturées et choeur planant, sérénité devenant tourment (Paranoid android), symbiose organique entre notes et mots, musicalité des tessitures où voix et instrumentation ne font plus qu'un (The Tourist), intro à la signature soignée, éraillée (Airbag) ou voilée (Let down) invitant à une introspection, sans véritable fin ni fond, électro matinée de légèreté (Subterranean homeisck alien) ou atmosphère oppressante (Climbing up the walls), rien n'est laissé au hasard, que le seul fait d'être encore plus désabusé ou en colère envers cette humanité passive de ses choix. N'en reste qu'un, le choix de croire en chacun d'entre nous. Utopie ou révolte éclairée? soyons optimiste, l'Homme est capable de beaucoup !
Mr Blue
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