Samuel Benchetrit est un touche-à-tout. Romancier, metteur en scène, réalisateur, il alterne les genres et les arts au gré de ses envies. La musique n'est pas de sa compétence, elle n'en est pas moins d'importance dans ses oeuvres. Preuve en est sur son deuxième long-métrage sorti en 2008, « j'ai toujours rêvé d'être un gangster ». Primé pour le meilleur scénario lors du festival du ciné indépendant de Sundance la même année, le film se concentre autour d'une cafétéria, théâtre de quatre histoires singulières, tout du moins au début pour une partie d'entre elles. Ainsi se côtoient braqueur ne sachant braquer se faisant braquer, vieux de la vielle nostalgiques et déboussolés par le changement, kidnappeurs de seconde zone enlevant une ado suicidaire, et chanteurs, Arno et Bashung pour ne pas les nommer, débattant sur un tube...volé vous l'auriez deviné. Accompagnant ces scénettes, la musique ne fait pas défaut puisqu'aux dires et à l'envie de Benchetrit, chacune d'entre-elles devaient exister, être significatives d'un moment ou d'un personnage. A film choral donc, se lie une bande-son plurielle, riche et variée, souvent à contre-courant de l'image, pour intensifier la scène. On y trouvera à la fois du classique (Schubert, Bach), des rythmes hispano-yéyé (Pat Boone-Speedy gonzales) et de la country (Kris Kristofferson-Casey's last ride) autant que de la déclinaison pour films de genre, du western spaghetti (The tremolo beer gut-The worm) au mafiosi (Adirano Celentano-24 mila baci). Enfin, certaines scènes ne trouvant pas de cohérence dans le registre connu, le réalisateur a fait appel à un compositeur n'ayant encore jamais travaillé pour le cinéma, Dimitri Tikovoi (producteur notamment de Placebo, des Kills ou des Rita Mitsouko), pour lequel il demanda quatre titres collant aux scènes intéressées. Cette connaissance musicale et l'intention projetée, à savoir faire resurgir des sons du passé, en contre-pied et quelques fois considérés comme désuets, pour mieux ambiancer le film n'est pas s'en rappeler le travail de Quentin Tarantino. Pour Un Disque Un Jour, il ne pouvait exister meilleure référence.
Mr Blue
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