Un hit. Une référence. Que dis-je un dogme pour tout bikers qui se respectent. Born to be wild. Qui ne connaît pas cet intro effrénée, ces guitares rugissantes, cet orgue éclatant, ce tempo rageur, cette voix puissante et éraillée. En sus et à l'écoute de certaines paroles, se dévoilent les prémisses du Heavy Metal et tout cela avant les années 70, rien de moins (« I like smoke and lightning, heavy metal thunder, racin' with the wind... »). Que rajouter à cela, Born to be wild fait de la légende de la musique, de la légende américaine. L'écho du film culte Easy rider, magnificence du road movie hippie, sauvage et libre, suffit à imposer Steppenwolf au panthéon des groupes sixties. Qui ? Steppenwolf, car il va s'en dire si beaucoup considèrent ce titre comme l'hymne à la liberté et aux échappées belles, peu connaissent ce groupe et son histoire. Originaire d'Allemagne de l'est, le chanteur John Kay a fui son pays avec sa famille pour débarquer à Toronto, au Canada. Fan de la première heure du blues, en particulier du jump blues de Little Richard et du blues rock de Chuck Berry, il débarque aux Etats-unis, traversant ce dernier sac à dos et guitare en bandoulières (ne vous étonnez plus des thèmes abordés), s'imprégnant de la culture musicale américaine, du folk au bluegrass, de la country (plus précisément du Hillbilly, par opposition aux Rythm'n'blues) au blues. C'est au retour de son périple qu'il rencontre à Toronto les membres des Sparrow, férus de ces sonorités black également. Peu en vogue au Canada et intéressé par la révolution psychédélique voyant le jour en Californie, une partie des Sparrow s'établit à Los Angeles et se rebaptise les Steppenwolf. Ainsi et ce malgré les apparences, Steppenwolf est un groupe empreint de blues, assez old school d'ailleurs. Ces derniers expérimentent alors beaucoup. Ils agrémentent de longs solos et de bruitages divers leurs reprises. Le "Sookie Sookie" de Steve Cropper ouvre l'album, tout orgue dehors, trente ans après les Black Diamond heavies s'en sont sûrement inspirés. Le blues sudiste de Desperation, lumineux et mélancolique, s?oppose au titre suivant, The Pusher, reprise d'un titre de Hoyt Axton, superbe blues noir et crasseux où la voix pesante de Kay fait merveille. Rajoutez y des guitares plus rageuses, et les princes du hard rock des seventies ne sont pas loin, les Who et Led Zep en tête de proue. Hoochie Coochie Man, reprise du célebre titre de Willie Dixon est quant à lui un vrai bon titre blues des origines, un de ceux qui sort des entrailles, un de ceux dont les arrangements hérissent les poils et tirent la larme à l'oeil. Du pur jus. Père d'un standard devenu légende, à la préhistoire de l'un des pans majeurs du rock, les Steppenwolf sont avant tout un bon groupe de blues rock progressif. Il ne faudrait jamais oublier ni qui ils sont, ni ce qu'ils ont transmis durant leur carrière. Be free, Be wild.
Mr Blue
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