10 ans. Un corridor dans le temps, quelques portes ouvertes (The fugitive kind, Landscape), une longue absence depuis le dernier opus ayant eu son lot de reconnaissance en son temps (No time between). 8 ans. Doit-on parler d'une pause ou d'une maturation nécessaire ? Ce n'est pas débat. Une évolution alors, ou alors une révolution ? Non, parlons plutôt d'une métamorphose. Même si l'ADN originel est toujours présent, à savoir un sens poussé de l'orchestration, la chenille de Silent Witness, toute en luminosité jazz-pop, aérienne (Waterproof) malgré des saillies plus empoisonnées (Let us be) s'est endurcie sur No time between pour devenir un cocon plus indie rock, telle cette perle de rythmique vocale et instrumentale sur Out of your sleep. Ce même cocon qui a vu passer presque une décennie, avec son lot d'histoires et d'Histoire, s'est couvert d'une noire poussière. 8 ans. En s'effrangeant, des ailes ébènes se sont envolés. Du solaire des débuts ne reste qu'un homme, le porteur du projet Overhead, Nicolas Leroux, mû en papillon de nuit. Bien sûr la voix est toujours là, sublime de puissance et de maitrise, mais le diamant est devenu ébène, la voix beaucoup plus grave, Acherontia atropos, tu nous promènes dans un territoire plus désolé que dans les vastes prairies de tes aïeuls de jour (Dead man walking ou encore NWO et son accointance avec la scène de Seattle, pensez à Mad season). Les guitares sont encore plus présentes qu'auparavant, toujours aussi incisives mais moins urgentes, appesantissant l'atmosphère générale qui se dégage de cet opus . Le groupe lorgne aussi vers une indie plus conventionnelle, façon dEUS ou « stroskienne », la voix de Nicolas s'éclaircissant (Justice for my enemy) mais même ainsi la sombreur du monde n'est jamais loin (Touch of good). Alors certes, génétique oblige, on retrouve sur de superbes morceaux, la sensibilité Jazz du début (The destroyer) et la pureté de la voix et des notes à la croisée de Buckley et Yorke (My moon resort) mais le toucher de ces douces notes mirage et la piqure mortelle survient (Hit in the wild). Oui Overhead a changé, le temps a peut être fait son oeuvre, et pour bien comprendre le groupe, je vous invite à en découvrir toute la discographie. En bon entomologiste, vous saurez apprécié si oui ou non la chenille a su se métamorphoser.
Mr Blue
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