Premier jour de 2013. Éternelle ritournelle que la valse des promesses. L'humanité est pavé de bonnes attentions. Pour son prochain, pour sa conduite, son compte en banque ou sa bonne vieille Terre. Mais l'esprit encore embrumé des excès de la veille, l'humain émerge dans son monde. Que vaut la solidarité, l'écologie, la sagesse à l'aulne d'une réalité parfois plus abrupte qu'une droite d'un boxeur en mode équarrisseur. Que faire si on traîne, si on se traîne dans une région, une ville, un quartier où l'occupation principale est de choisir le parc ou le bar où passer sa journée. Désespérance sociale et innocuité du lendemain ne font pas bon ménage. C'était à la fin des années 70, c'était les répercussions du mouvement punk, et du côté de Manchester, l'industrie s'essoufflait, la grisaille persistait et une autre façon de voir le monde, plus maussade pointait le bout de sa griffe. Seul le foot et la musique sortaient de leur torpeur ces nordistes de l'Angleterre. Exprimant cette envie d'heurter les classes, de sortir de cette équation, des groupes émergeaient. Ils s'appelaient Joy division, The Fall, les rejoignaient les londoniens de Killing Joke, The Damned et autre Wire. Affublés des étiquettes new wave, cold wave ou encore post-punk, ces groupes inspirèrent de nombreux artistes jusqu'à aujourd'hui, car même si les époques évoluent, les situations persistent, seuls les lieux et les populations changent. Que faire en Suède dans les années 2000, si le panorama n'est que fumée industrielle et immaculée blancheur d'un paysage morne. Et bien on sombre ou on éructe. Les quatre jeunots d'Holograms choisissent la seconde voie. Ils n'ont pas connu ni la chute industrielle en Grande Bretagne ni celle sans doute du mur de Berlin. Ils sont d'une nouvelle génération, cela ne les empêche aucunement d'avoir une musique référencée, les vinyles du grand frère et Internet étant passés par là. Il y a donc cette même expression d'un mal être ou d'un dégoût face à son quotidien, la voix est froide et sentencieuse, rappelant celle de Robert Smith à ses débuts (Orpheo) ou plus urgente et éraillée, sans dieu ni maître (Astray). Les basses, omniprésentes du synthé aux cordes, rajoutent à l'atmosphère pesante (Monolith) qui se ressent. Oui mais voilà nous sommes en 2012 et en 30 ans, on peut aussi se nourrir d'autres influences, rock élégant et désenchanté des Smiths, noisy des Sonic Youth (Stress), shoegaze de My Bloody valentine (A tower) et son débridé de la jeunesse au pouvoir, Artic Monkeys en tête de proue (Fever). Avec leurs nouveaux compagnons de fortune cela donne les Von pariahs en France, Toy en Angleterre et autre Iceage au Danemark. Dans leur énergie naïve et authentique, les Holograms raviront les nostalgiques des années 80 (Memories of sweat) comme la nouvelle génération en mal de repère et avide de suer (ABC city). Ah oui, au fait Bonne Année ! des résolutions ?
Mr Blue
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