Souvenez-vous de cette époque merveilleuse que l'on vous balance à la tronche dès que l'humour bat de l'aile ou que les culs bénits font un peu trop parler d'eux. Mais oui, cette décennie merveilleuse qui a vu la gauche accéder au pouvoir en France. Cette parenthèse fabuleuse où Spielberg faisait encore des bons films. Voyez pas ? Merde, le communisme s'effondrait à l'Est, le libéralisme économique prenait son pied chez les Ricains ? Non, ça vous dit rien, le vidéo clip connaissait sa révolution, les rockers avaient des coupes à rendre jalouses toutes les mémères de Neuilly sur Seine, la World music faisait un malheur sur des sonos toujours plus performantes ? C'est pas possible, vous le faites exprès ?! Les Chinois osaient manifester, les Ukrainiens s'éclataient, les Latinos s'endettaient, Challenger faisait des étincelles et oui, ô oui mes amis, je touchais enfin la chatte de ma mère avec les deux oreilles pour faire mon entrée dans le vaste monde. Votre sourire radieux me confirme que cette dernière précision a éclairé votre lanterne. Je vous parle des années 80. C'est l'heure du succès pour les Dublinois de U2 et comme bien souvent pour un groupe de rock, c'est aussi l'heure de la mue. Le post-punk cède ici la place à un son plus net, une musique destinée au triomphe. La maturité de la formation irlandaise ne fait aucun doute, ils ont déjà deux albums dans la besace, les mecs ont tourné à travers l'Europe et les USA, les chèques sont encaissés et les groupies bien baisées. Bono agite un drapeau blanc teinté de noir, il déplore et dénonce. Le tube planétaire « Sunday Bloody Sunday » chie clairement sur l'occupant tandis que « New years Day » fait dans l'ironie métaphorique avec une ballade qui cache un brulot. Le disque est racé, fait pour durer et réclame sa part du gâteau. Il paraît qu'il n'est pas pire chose au monde qu'une prière exaucée, tant pis pour eux. La galette se métamorphose en platine aux quatre coins du monde. Le nom du chanteur au sobriquet anar' est sur toutes les lèvres. Je défie quiconque dans l'assistance de m'affirmer avec véracité que jamais au grand jamais, il n'a renversé sa bière sur le roulement de batterie de Larry Mullen Junior ! Passe le temps et « War » reste coincé sur votre armoire comme une photo dont on ne sépare pas, une gonzesse dont on a plus rien à foutre à présent. Mais qui, autrefois, au temps de l'innocence et des éruptions d'acné faisait sacrément bien l'affaire. Faut que je vous laisse, y'a une rediff' de Dallas à la téloche.
Mr Malo
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