Inutile de vous représenter Aesop Rock que vous avez déjà découvert ici avec son troisième album Labor Days. Avant de vous parler de son sixième et dernier opus, on va seulement vous rappeler que ce New-Yorkais est un des meilleurs représentant du rap underground East-Coast et que son univers alternatif est une réelle source de hits tantôt sombres, tantôt saccagés mais tout le temps de haute volée. C'est en 2012, soit 15 ans après son premier album, qu'Aesop Rock sort Skelethon... 15 ans qui ont permit au MC de devenir une référence pour le hip-hop alternatif. 15 ans pour arriver à ces 55 minutes... Et on peut dire 55 minutes d'apothéose. Malgré la pochette, Skelethon est loin de n'être qu'un squelette d'album. Le projet est abouti, et on sent que les cinq ans qui le séparent du précédent ont du être forts en travail et en émotions. L'album est volontairement pour la première fois quasiment auto produit musicalement. Cette fois-ci Blockhead n'intervient pas, c'est Aesop Rock qui se charge de presque toutes les musiques de son projet. Et ce désir d'autonomie est bien vu. On découvre tout le talent du rappeur à la composition. Et on se retrouve dès les premières secondes enfermés dans son univers plus que jamais torturé qui laisse transpirer toute la force du flow d'Aesop Rock. Ce flow qui est encore en évolution et qui trouve surement ici son paroxysme grâce aux mélodies et aux beats pensés par le rappeur lui-même. Les textes sont comme toujours pointus, et bien ficelés. Le seul reproche que l'on pourrait faire à ce Skelethon, c'est qu'il est peut être hors temps, toujours bloqué justement à la fin du siècle précédent... Mais est-ce vraiment une critique ? Ne demande-t-on pas justement aux artistes de rester à leur meilleur niveau ? Sur Skelethon le rappeur a choisi son camp. Il nous fait du Aesop Rock, à son meilleur niveau.
Mr Red
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