Alors forcément cela pourrait porter à confusion, à l'évocation de ce nom viennent irrémédiablement à l'esprit pêle-mêle un lac, un monstre et une douche météorologique. Et pourtant point de cornemuse, kilt et esprit celtique pour nous accueillir. Il y a bien une identité folk, mais elle puise ses racines plus dans les landes dévastées d'un ouest américain sauvage. En effet, à l'écoute du premier titre, Blast, un écho à la désert folk se fait frémir, une guitare bien sentie, une ambiance western et l'aventure commence, épique. La voix se fait pourtant aérienne et ouateuse, d'un autre autre espace-temps, à l'inverse de ce qu'on pourrait attendre, pour limiter Ness à ce seul registre. Le groupe prend soin de naviguer entre horizon folk et territoire rock sur leur opus, comme pour signifier que The prisoners. est le distillat de leurs sensibilités artistiques. Sur ce six titres s'enchainent donc un beau titre très Kid A où chant et electronica intimistes côtoient un son rock voilé en justesse (The Prisoners.), une folk douce et onirique où les voix se superposent et les choeurs se font présents, à l'instar des merveilles de Syd Matters (Fancy free), des sonorités folk-rock atmosphériques, entendez par là qui invitent au voyage, intérieur ou non, rappelant certains opus de Gravenhurst (The breeze), et en dernier une envie de pousser le tempo et de retirer les chaises (Time). Le 5ième morceau, So real, est à retenir pour ce qu'il semble synthétiser l'esprit Ness. Sans doute à cet appel, où se conjuguent élégamment la puissance et la légèreté vocale, où une instrumentation se love entre notes classiques et nappe numérique, où un esprit rock s'inscrit dans un écrin folk, où une atmosphère venue d'ailleurs nous imprègne immédiatement, peut-être qu'à cet appel donc, dans un Loch, un être s'éveillera et un mystère s'évaporera.
Mr Blue
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