Alors qu'elle n'a que quatorze ans, Fatoumata Diawara est engagée pour tourner dans son premier long-métrage. L'adolescente apprend à être actrice et les films s'enchaînent. Je cite ici les très remarqués « La Genèse » et « Sia : Le rêve du python ». A l'âge de vingt ans, Jean-Luc Courjoult lui permet d'intégrer la compagnie Royal de luxe où elle demeurera six ans. Elle y adopte les codes ainsi que les exigences du théâtre de rue. La jeune artiste se mue alors en bête de scène. Ses vingt-cinq ans sont sur le point de sonner et la demoiselle est choisie comme premier rôle féminin de l'Opéra du Sahel, incroyable pari scénique relatant la traversée d'une caravane d'Africains en route vers l'Europe. L'ambition, la réussite du projet et l'irruption de la musique dans le processus artistique marquent son interprète : La comédienne se métamorphose en musicienne. Une année plus tard à peine, Michel Ocelot la sollicite pour jouer Karaba, la sorcière anxiogène mais bien roulée toujours aux trousses de Kirikou dans la comédie musicale éponyme. Les notes deviennent une seconde peau pour cette funambule du quotidien et les rencontres se succèdent. Cheik Tidiane Seck, Hank Jones ou Herbie Hancock font partie des musiciens qui la prient de prendre part à leurs projets respectifs. Sur le point de souffler la bougie de ses trente ans, la jeune femme saute enfin le pas et sort son premier album, sobrement intitulé Fatou, mélange subtil de jazz et de chant Wassoulou traditionnel. Fatoumata Diawara devient Fatoumata Diawara. La route se poursuit.
Mr Malo
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