Chlorine Free est un très digne représentant de la scène jazz funk française. Non seulement ils profitent à merveille de tout ce que la funk a inventé jusqu'à ce jour, mais en plus ils y mettent du leur, en façonnant un son bien fait et bien pensé. On passe par différentes routes, et c'est ça qui fait plaisir. Celles des sons électro, des beats entrelacés avec une basse slappée par une main ou un ordinateur on ne sait trop (« Freak Me Dada »), ou celles d'un bon vieux blues qu'on devine nettement derrière une basse bien sèche (encore !), et les cuivres des big bands des années 50 (« Old School Soul »). On le comprend vite, la basse fait beaucoup dans cet album, elle martèle, elle guide et elle soutient les autres petites trouvailles, qui s'y mêlent avec bonheur. Ce qu'on aime le plus ici, c'est à quel point les choses sont mélangées et touillées ensemble, avant même que notre oreille ne soit prévenue. On s'en rend compte après, donc, et on n'a même pas le temps de questionner l'opportunité de tel ou tel mélange (des cuivres façon Broadway avec une funk super pointue par exemple, toujours dans « Old School Soul »). C'est audacieux et ça passe forcément, car les gaillards savent comment tirer le meilleur de leur talent technique et artistique. On regretterait qu'ils ne l'aient pas fait.
Mr Moka
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