Ce n'est un secret pour personne, j'aime dire du mal de tout ce qui bouge...Je contemple la médiocrité d'un oeil ravi et satisfait. C'est applicable à toutes les occupations stériles qui nous empêchent de penser à la mort et à ses avantages. Vous devriez essayer chez vous, ça peut s'étaler sur toute une journée. Par exemple, tu te réveilles avec du Glenn Medeiros, tu descends te faire un kebab bien puant quand la faim se fait sentir juste avant de t'installer devant un immanquable « Sochaux vs Valenciennes » rien que pour être certain que l'ennui est désormais chose concrète et palpable. Tu fais ensuite coulé la soirée en rappelant une nana dont le prénom t'échappe presque et termine en position horizontale en pensant très fort à ton ex afin de faire cesser ce coït grotesque. Voilà, un samedi comme je les affectionne et malheureusement pour moi, celui-ci n'en sera pas un, bien obligé malgré moi de me retaper l'écoute de l'excellente bande originale du non moins fantastique « Big Lebowski »...Pas étonnant de la part de frères Coen qui ont toujours pris grand soin de coller à leurs films une couverture musicale de très haute qualité... « Barton Fink », « Fargo », « O Brother », que du bon et la liste est exponentielle...Alors me voici, pantin désarticulé, toutes griffes dehors avec l'envie de rien lacérer. On ne tape pas sur Dylan, Costello, Nina Simone ou Captain Beefheart...Même pas les Gypsy Kings ? Bah non mon pote, on les laisse passer cette fois-ci avec une pensée particulière pour Jésus (prononcé ici Résouss), le roi du trash-talking-bowling...Je suis un peu las, toutes ces louanges et ce respect spontané, ça me fout la gerbe, j'ai les genoux qui tremblent...Faut que je me rattrape dimanche, je vais aller m'acheter l'intégrale de Besson et ressortir une dizaine de mes pathétiques lettres d'amour, juste histoire de remettre la haine à niveau.
Mr Malo
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