En 2004 à New-York, un gars décide de monter un groupe, son groupe. Il joue, écrit, compose. Il s'agit d'Ed Droste, l'autodidacte de la bande, qui a sacrément bien fait puisqu'aujourd'hui Grizzly Bear a sorti son quatrième album « Shields », qu'ils sont complimentés sur l'efficacité et la pureté de leurs compositions, et que les quatre membres du groupe adorent l'expérience irremplaçable de composer ensemble, même sans facilité. Car c'est ce qu'ils visent : une place équitable pour la créativité de chacun. L'osmose a l'air de fonctionner, écoutez pour voir 'Half Gate', l'un des plus beaux morceaux de « Shields ». Le chant est très expressif, paroles au premier degré, bien servies par cette sorte d'honnêteté un peu mat qui habite leur style. Les chansons évoluent régulièrement jusqu'à un bouquet final empli de batterie, mais pas excessivement chargé. Avec tout ça, on est vraiment baladés dans des paysages. Je suppose que ce côté visuel présent chez Grizzly Bear est ce qui leur a valu de composer les musiques du film « Blue Valentine ». Entre autres beautés de parcours, il y a également de quoi se flatter d'avoir fait les premières parties d'une tournée de Radiohead... Au final, Grizzly Bear n'est apparemment pas un groupe de hipsters new-yorkais « tellement originaux mais tellement classiques », et ce que l'on peut prendre au premier abord pour une pop assez rangée, voire habituelle (ce qui n'est pas un problème pour les fans du style je suppose), malgré les originalités parsemées ici et là, se révèle bien plus riche au fur et à mesure des écoutes. Passé le cap du son « pop », les musiciens se révèlent et les rideaux se soulèvent doucement pour laisser voir la scène.
Miss Brown
Un disque un jour © 2011 - 2024 • Tous droits réservés • Webdesign by Mr Blønde • Nous contacter • Mentions Légales •