Il y a quatre jours on apprenait la sortie d'un EP2, qui fait suite à cet EP1, premières compositions depuis le dernier album des Pixies sorti en 1991. Formidable scoop ! Il est vrai qu'avec un titre comme EP1, on attendait un peu le 2 comme le nez entre les deux oreilles. Pour aujourd'hui se contentera du 1. Et formidables Pixies ! Toujours jeunes, efficaces et géniaux, ils te livrent d'autres perles dont ils ont le secret, à enfiler sur le long collier de leur histoire enchantée. Franck Black et Joey Santiago se rencontrent à l'Université près de Boston, cherchent une bassiste qu'ils trouvent en la personne de Kim Deal. Ils savent que c'est ELLE, même si elle n'a jamais touché une basse de sa vie. Il manque un batteur, David Lovering, qui prête même le garage de ses parents pour les répétitions. Sympa le mec. Et puis on signe sur 4AD, le mythique label des années 80 (qui signa entre autres Cocteau Twins et Dead Can Dance). EP1 est plein de réminiscences de « Trompe le monde », et de certains albums solo de Frank Black... comme cet « Indie Cindy », même si c'est ce n'est pas la partie la plus époustouflante des Pixies. Ce sont des lignes mélodiques suaves et généreuses, et des ruptures sèches et assez peu compassionnelles. On pense très très très vite à « Alec Eiffel » ou « Motorway to Roswell »sur « Trompe le Monde », le dernier des quatre albums des Pixies. Ou alors aux rugosités de « Vamos » sur « Surfer Rosa » (en 1988). C'est sur que qu'on reprend des recettes qui existent. Mais des recettes inventées par eux, et dont on n'a pas encore percé le secret. Une basse préservée à son essence, une batterie implacable, des refrains amènes et généreux, dont on ne se lasse pas. Une mélodie chantée qui achoppe les accords juste sur le fil. Un talent immense pour la composition et pour la musique. Et une guitare qui parait simple comme ça, mais à qui on doit tout. Parce que Joey Santiago, c'est quand même lui qui balance toutes ces phrases éthérées et vaporeuses, qui flottent dans l'air en même temps que les mouettes au mois d'août. Joey sur « Where is my mind », c'est aussi lui, hé oui. Les Pixies sont toujours jeunes, sont toujours doux, sont toujours plein d'entrain et plein d'allant. Ils sont simples, sereins, intelligents, ça se voit dans leurs concerts. Ils sont la face lumineuse de l'Amérique, parce qu'elle existe aussi. Je les ai toujours trouvés à part les Pixies. En dehors des influences de leurs ainés putatifs, et aussi de leurs supposés disciples. Je sais pas si ils ont inspiré quelqu'un, mais en tout cas jamais personne n'a réussi à approcher de ce son précis, onctueux et âpre à la fois. Une manière de composer qui parait simple - et qui l'est sans doute - mais qui nous sera pourtant à jamais inaccessible, à nous autres qui ne sommes pas des « Pixies ». On vous laisse vous émotionner tous seuls avec « Indie Cindy », dont on vous conseille aussi le clip. Les Pixies (=les lutins), ils sont grands.
Mr Moka
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